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Journée d’études internationale. Patrimoine ferroviaire, regards croisés : connaissances, politiques

Le 31 mai dernier, la troisième séance du séminaire de l’axe de recherche « Gares et urbanisation métropolitaine, entre histoire, mémoire et projet », initié par Karen Bowie dans le cadre programme scientifique 2018-2023 de Rails & histoire, s’est tenue à l’École nationale d’architecture de Paris-Belleville.




Cette journée d’études internationale a proposé aux nombreux auditeurs présents des regards croisés sur le patrimoine ferroviaire sud-américain, européen et algérien grâce aux interventions d’un panel de chercheurs brésiliens, italiens, espagnols, britanniques et français.


La matinée, consacrée aux « Pratiques et aux connaissances en circulation », a tout d’abord permis d’écouter l’exposé d’Eduardo Romero de Oliveira, professeur à l’université de São Paulo, sur le Railway Memorial project, qui regroupe des chercheurs latino-américains et espagnols autour d’un bilan critique de la mémoire historique et le patrimoine des chemins de fer du Brésil. Véronique Veston, responsable expertise patrimoniale pour la Direction de l’Architecture et de l’Urbanisme d’AREP, a ensuite présenté les modes d’intervention sur le patrimoine ferroviaire en s’appuyant sur les exemples des gares Centrale de Rio de Janeiro et Barra Funda à São Paulo.


Les deux interventions qui ont suivi ont porté sur le cas du patrimoine ferroviaire italien. Consuelo Isabel Astrella, docteure en architecture de l’université Federico II de Naples, a adopté une perspective comparatiste entre les cas italien et britannique alors qu’Andrea Pane, professeur en conservation architecturale a présenté le classement et la protection d’une ligne de chemin de fer historique et touristique, celle d’Avellino à Rocchetta.



Au cours de l’après-midi, intitulée « Patrimoine ferroviaire, de la compréhension à la valorisation » Jose Luis Lalana Soto et Luis Santos y Ganges, tous deux anciens cheminots et professeurs d’urbanisme et d’aménagement du territoire à l’École Technique Supérieure d’Architecture de Valladolid, ont, d’une part, envisagé le chemin de fer à travers ses espaces fonctionnels et techniques et d’autre part, les projets urbains qui englobent de vastes installations ferroviaires, en particulier des ateliers.


Séverine Tillequin et Stéphane Dos Santos Silva, représentants de l’association Sauvegarde Petite Ceinture, sont revenus sur l’histoire, le patrimoine et les débats autour de cette ligne ferroviaire entourant Paris, notamment la rénovation de certaines gares, qui deviennent aujourd’hui des lieux culturels, les promenades créées sur certaines parties de la petite ceinture ainsi que sur les actions menées par l’association.


Noureddine Benaissa Chérif, doctorant à l’École Nationale supérieure d’architecture de Paris – La Villette et à l’université de Paris 1, a présenté ses travaux en cours, qui portent sur l’histoire du chemin de fer en Algérie et sur le patrimoine des gares, en particulier celle d’Alger envisagée comme cas d’étude.

Paul Smith a conclu cette riche et passionnante journée par un exposé sur le patrimoine ferroviaire en Angleterre, en insistant notamment sur les différences juridiques en matière de protection de ce patrimoine des deux côtés de la Manche et sur l’importance des chemins de fer touristiques anglais.


Les nombreuses pistes et éléments de réflexion suscités par les différentes interventions ont été synthétisés par Karen Bowie. De quel patrimoine parle-t-on : le patrimoine monumental, architectural, celui des systèmes techniques ? Les opérations d’urbanisme parfois détruisent ce patrimoine ou permettent de le conserver, de le réhabiliter, de le reconvertir. Elle appelle enfin de ses vœux le développement des connaissances historiques qui permettent une évaluation patrimoniale dans le cadre de décisions d’aménagement.




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