En 1999, pressée de se recentrer sur son métier de transporteur, la SNCF se débarrassait du principal fleuron de sa politique touristique, Frantour. Créée en 1977, filiale de la CTT Sceta (1), Frantour, dont les activités se répartissaient entre deux pôles : hôtellerie, tour operating, agences de voyages d’une part, restauration d’autre part, était elle-même L’héritière de structures constituées au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Bruno Carrière
Au nombre des missions qui incombent à la Sceta au sortir de la guerre, le tourisme figure au même rang que le transport des voyageurs, le transport et l’entreposage des marchandises, la commission de transport et la location de matériel. Le champ d’intervention de la Sceta en la matière est très étendu. La SNCF lui confie tôt la mission de développer, contrôler et de gérer les services de tourisme par autocars et en vedettes nautiques hérités des grands réseaux : circuler sous le pavillon « Services de Tourisme SNCF » est une reconnaissance pour les entreprises automobile et une garantie pour leur clientèle. La SNCF lui délègue également le soin de défendre ses intérêts au sein d’Europabus, le réseau de lignes internationales d’autocars créé en 1951. Toujours à la demande de la SNCF, la Sceta participe à la création de plusieurs sociétés d’études et d’investissement touchant au tourisme, essentiellement par la construction et l’exploitation d’hôtels, de villages de vacances et de ports de plaisance : Société pour l’équipement touristique de la Corse (Setco) en 1957, Société financière pour les industries du tourisme (SFIT) en 1962, Société de développement de tourisme national (Sodeto) en 1967, Groupement des industries du transport et du tourisme (GITT) en 1969, etc.
Parallèlement, la Sceta prend l’initiative de se doter, en dehors de toute intervention de la SNCF mais toujours avec son accord, de structures destinées à séduire et retenir la clientèle sans cesse croissante des touristes, avec ce souci bien légitime de faire la part belle au rail. Naissent ainsi successivement :
- en 1949, les bureaux de France Tourisme Service (FTS), plus particulièrement chargée de fournir aux agences de voyages étrangères les produits (le plus souvent des séjours clé en main comprenant le transport et l’hébergement) susceptibles d’intéresser une clientèle modeste ;
- en 1955, les Auberges au Soleil, pour la construction et l’exploitation des villages de vacances initialement destinés à la clientèle FTS ;
- en 1960, les Bureaux de Tourisme SNCF, véritables agences de voyages pourvoyeuses d’offres touristiques, pas nécessairement ferroviaires, et diffuseurs depuis 1974 de la formule Train + Hôtel ;
- en 1968, Vacances 2000, agissant, à l’exemple des bureaux FTS à l’étranger, comme tour operator (grossiste) pour une clientèle plus fortunée auprès des agences détaillantes agrées.
Ouvrant la voie à la construction et à l’exploitation à Paris d’hôtels de qualité (Suffren-la-Tour en 1973), la transformation, en 1968, des Auberges au Soleil en Société de promotion et d’exploitation hôtelière « Prexotel » est le prélude à une restructuration plus importante qui débouche, en 1977, sur création de la Société d’investissement pour le tourisme « Frantour SA ». Désormais filiales de Frantour SA, les anciennes entités se déclinent différemment :
- Préxotel en Société nouvelle d’exploitation Prexotel (1977) ;
- Vacances 2000 en Frantour Voyages (1981) ;
- les Bureaux de Tourisme SNCF en Compagnie de Tourisme Frantour (1987) puis en France Tourisme (1994) ;
- les bureaux FTS en Frantour Europe (1989).
De nouveaux centres d’intérêt voient le jour : prise en concession de restaurants et buffets à partir de 1978 et organisation de séminaires en 1991. Une dernière mutation intervient en 1993 par la réunion des activités tour operating (Frantour Voyages) et distribution (Frantour Tourisme) françaises au sein d’une structure unique : Frantour TO. Le recentrage des activités de la SNCF sur son rôle de transporteur condamne Frantour dont les avoirs « restauration » sont repris par l’italien Autogrill en décembre 1998 et les avoirs « hôtellerie, tour opérateur et agences » par le français Accor en janvier 1999.
De FTS à Frantour, un demi-siècle de contributions au tourisme
1949, France Tourisme Service (FTS)
C’est pour répondre à la concurrence « de plus en plus redoutable » que font les autocars étrangers aux transports nationaux, à commencer par les navettes établies entre les Pays-Bas et la Côte d’Azur, que la Sceta pose, en novembre 1949, la question de l’opportunité de créer à l’étranger des bureaux « pour le développement [de] circuits touristiques mixtes par fer et par route ». Trois bureaux sont immédiatement ouverts à Amsterdam, New York (2) et Londres. D’autres suivent, regroupés sous la bannière France Tourisme Service (FTS) : en 1950, Bruxelles et Copenhague avec antenne à Oslo, Stockholm et, en 1958, Helsinki ; en 1952, à Francfort avec antenne à Vienne ; en 1971, à Madrid avec antenne à Barcelone ; ultérieurement à Genève et à Milan (3). Pour se conformer aux législations nationales, ces bureaux prennent progressivement la forme de sociétés dont le capital est détenu à 100 % par la Sceta (4). Ces bureaux, qui s’interdisent toute vente directe au public, se posent en interlocuteurs des agences de voyages locales auxquelles ils fournissent des produits forfaitaires se déclinant principalement en séjours libres et en circuits touristiques. Leurs atouts reposent sur la vente de voyages s’adressant à une clientèle aux revenus modestes comprenant le transport et l’hébergement, plus tardivement les activités de loisirs (5). Le nombre d’étrangers qui optent pour un produit FTS ne cesse de croître au cours des années, passant de 35 000 en 1956 à 215 000 en 1978. La clientèle néerlandaise offre de loin les plus forts contingents. En 1956, on compte ainsi 20 000 Hollandais pour 7 000 Allemands, 3 500 Belges, 3 000 Scandinaves et 1500 Anglais. Si Paris reste la destination la plus courue, la Côte d’Azur, deuxième centre de villégiature privilégié par FTS, conserve un pouvoir d’attraction certain, encore que battue en brèche à partir des années 1960 par l’émergence de nouvelles destinations étrangères, notamment l’Italie (Riviera, côte de l’Adriatique) et l’Espagne (Costa Brava, des Baléares), directement accessible par les airs. Ainsi, en 1960, près de 29 300 des 47 600 clients de FTS optent pour la capitale (+ 31 %) et 18 200 seulement pour la région méditerranéenne (- 21 %). La diversification de l’offre FTS vers la Corse en 1959, Perpignan en 1962, Lourdes et le Pays Basque en 1965, la Bretagne, l’Auvergne, les Gorges du Tarn et les Alpes (pour les sports d’hiver) en 1967, n’inverse pas la tendance : en 1972, Paris attire toujours 60,5 % de la clientèle.
Pour l’acheminement de ses clients, FTS privilégie tout naturellement le rail. Pour ce faire, il recourt aux trains du service régulier dont il réserve un certain nombre de voitures, mais n’hésite pas à organiser des trains spéciaux. Le plus connu, mis en marche à partir de 1953, est le Zon Express (Express du soleil) qui assure la desserte de la Côte d’Azur au départ d’Amsterdam. En 1962, outre ce train, circulent périodiquement le Belgique Côte d’Azur et le Costa Brava (Perpignan) au départ de Bruxelles, le Blue Sky Express au départ de Calais/Boulogne, le Fransk-Middelhavs Express au départ de Grossenbrode (Schleswig-Holstein). En 1971, on retrouve toujours le Zon Express au départ d’Amsterdam, mais aussi le Pyreneo (desserte du Sud-Ouest) et le Bretagne (desserte de la presqu’île de Quiberon et de La Baule au Sud, de Dinard et de la Côte d’Émeraude au Nord). Cette même année, Bruxelles sert de base de départ à l’Azur Express, Calais/Boulogne au Blue Sky Express et Copenhague au Gallia Express. En 1973 est créé au départ de Bruxelles le France-Alpes-Express, le premier train pour les sports d’hiver. Toutes ces rames sont formées de voitures SNCF personnalisées aux couleurs FTS, certaines, comme celle du Zon Express en 1955 (à laquelle est ajoutée une voiture « bar-toilette »), bénéficiant d’un matériel spécial. En 1967, FTS envisage d’acquérir ses propres voitures. Le nombre des trains FTS mis en circulation ne cesse d’accroître : 28 en 1955, 78 en 1962. Confronté à la concurrence de l’avion, FTS crée en 1969 un style nouveau de confort (aux stewards et repas servis en cours de route
s’ajoute la fourniture de draps et de couvertures attrayantes) pour les trains au départ d’Amsterdam et de Bruxelles, améliorations étendues en 1971 à la clientèle britannique. Enfin, l’incorporation dans le Zon Express et le Pyreneo de fourgons porte-autos justifie la mise en route en 1973 d’un train spécial auto-couchettes FTS de Bois-le-Duc et Schaerbeck à Saint-Raphaël.
FTS doit compter cependant avec les progrès de l’avion, notamment au départ de la Scandinavie, la durée du trajet par rail jusqu’à la Côte d’Azur (plus de 35 heures dans chaque sens) jouant en défaveur du bureau de Copenhague. En 1965, un projet de liaison air-fer avec transfert par avion jusqu’à Paris et par train au-delà est repoussé, les administrations ferroviaires intéressées jugeant précisément viable le parcours par rail jusqu’à Paris. Deux ans plus tard, une succursale des Auberges au Soleil (secteur hôtelier de l’organisation touristique de la Sceta) en Suède, France Resort, se voit confier l’organisation des voyages en avion de la clientèle scandinave à destination de la Côte d’Azur et accessoirement de Paris. Cette initiative s’est-elle concrétisée ? Une chose est sûre, le bureau de Copenhague ferme ses portes fin 1972 victime de la concurrence aérienne.
1955, Les Auberges au Soleil - 1968, Prexotel
L’hébergement est l’autre problème que doit résoudre la Sceta pour répondre aux besoins de FTS. Avec la pénurie de l’offre locative liée à l’essor du tourisme de masse, elle n’a bientôt d’autres solutions que de créer ses propres structures d’accueil. C’est en décembre 1954 que la Sceta prend connaissance de la formation, sous la raison sociale « Les Auberges au Soleil », d’une société qui se propose de construire à Saint-Raphaël (Var), sur un terrain vendu par la municipalité à cet effet, des « bungalows » destinés aux touristes hollandais de FTS. Dubitative, elle n’adhère au projet qu’en novembre 1955, prête à investir 60 millions de francs par le biais d’une augmentation de capital, porté pour l’occasion à 130 millions. Au « village de vacances » de Boulouris, inauguré cette même année, se joignent bientôt ceux de Saint-Aygulf (Var) en 1956, plus particulièrement réservé à la clientèle anglaise, de Marina Viva (Porticcio, baie d’Ajaccio) en 1959 (6) et de Maxima Bella (7) (Sainte-Maxime, Var) en 1968. D’une catégorie supérieure (tourisme trois étoiles), ce dernier s’adresse à une clientèle plus aisée qui tranche avec celle qui fréquente habituellement les établissements de Boulouris et de Saint-Aygulf, pour qui ont été institués en 1960 des forfaits avec demi-pension. La continuité du transport jusqu’au village de Marina Viva est assurée dès 1960 entre Marseille et Ajaccio par des avions « charters » (Bréguet deux ponts) affrétés en accord avec Air France : 3 587 clients répartis en 50 vols en 1960, 7 205 répartis sur 85 vols en 1962 (8). En 1970, FTS crée pour sa clientèle du Benelux une liaison aérienne directe Amsterdam/Bruxelles-Ajaccio.
Le financement de Maxima Bella conduit, en mai 1967, à doubler le capital des Auberges au Soleil. La Sceta devient à cette occasion l’actionnaire majoritaire (9) (45,7 % en propre, 10 % par le biais des Bureaux de Tourisme SNCF – voir ci-dessous). Le 10 juin 1968, la mise en harmonie de ses statuts avec la nouvelle législation sur les sociétés commerciales conduit Les Auberges au Soleil à changer de raison sociale et à donner naissance à la Société de promotion et d’exploitation hôtelière Prexotel. En 1970, une nouvelle augmentation de capital porte la part de la Sceta à 56,4 %, ramenée en 1971 à 46,4 % suite à la cession de 10 % à la Société générale de valeurs mobilières (SOGEVALMOB, filiale de la Société Générale).
Prexotel poursuit la politique des Auberges au Soleil en matière d’hébergement, à cette différence près qu’elle est chargée de répondre désormais à l’ensemble des besoins des filiales ou services touristiques de la Sceta que sont l’agence de voyages Vacances 2000, les Bureaux de Tourisme SNCF et FTS. En 1969, elle étend ainsi son activité à une importante exploitation hôtelière de sports d’hiver, Aime La Plagne, destinée en priorité aux clients de Vacances 2000. Elle y met fin six ans plus tard en raison de difficultés résultant de sa conception (le montage reposait sur des accords passés avec les propriétaires de 95 studios) et aux problèmes généraux de l’hôtellerie de montagne. Une dernière résidence voit le jour en 1976, celle de Najac (Aveyron).
Prexotel reçoit en outre la gestion des hôtels construits par la Sceta à Paris, à commencer par l’hôtel Suffren-la-Tour (15e arrondissement), établissement trois étoiles de 410 chambres, ouvert le 21 septembre 1973. Pour ce faire, elle crée une SARL, la Société d’animation touristique Sato-Paris. Elle possède 99 % de son capital et son bail initial court sur dix ans. La Sceta poursuit son équipement hôtelier parisien par la réalisation de la « cité hôtelière » de Batignolles-Clichy (10) (17e arrondissement), formée des deux hôtels de Berthier-la-Tour (deux étoiles, 324 chambres) et Brochant-la-Tour (une étoile, 324 chambres) ouverts le 1er juillet 1975. Seule propriétaire de l’hôtel Suffren, Sceta ne contrôle cependant qu’une partie de la cité hôtelière (l’hôtel Berthier principalement), l’autre moitié étant aux mains de deux Sicomi (Sicotel et Locasofal). En revanche, Prexotel en assure là aussi l’exploitation (bail initial de dix ans) par le biais d’une seconde SARL, Sato- Batignolles. Cet arrangement ne satisfait pourtant pas la Sceta qui, bien qu’assumant seule le risque du financement immobilier, est amenée à confier ses intérêts à une société (Prexotel) du capital de laquelle elle ne contrôle que 46,41 %. D’où sa décision, en novembre 1975, de prendre une participation directe de 50 % dans les deux Sato à l’occasion d’une augmentation de capital.
Dans tous les cas, l’objectif poursuivi est atteint : en 1978, 77,5 % de la clientèle du Suffren et 68 % de la clientèle du Berthier et du Brochant ont utilisé le rail comme moyen de transport jusqu’à Paris.
1960, les Bureaux de Tourisme SNCF
Aux bureaux FTS répondent en France les Bureaux de Tourisme SNCF (BT), hérités le 1er janvier 1960 d’une petite entreprise de caractère artisanal titulaire d’une concession de la SNCF (Société Haustraete) venant à expiration. En 1968, la Sceta détient 71,5 % du capital, la Société financière pour les industries du tourisme 25 % et la Société des Autocar Santa Azur 3,5 % (11). Les BT, eux-mêmes, entrent pour 10 % dans le capital de Prexotel et pour 11,5 % dans celui de Vacances 2000.
Originellement limité à quelques agences essentiellement concentrées sur Paris (les six grandes gares parisiennes et Lille), le nombre des BT ne cessent de se développer. Après le réaménagement des bureaux des grandes gares parisiennes, la Sceta met en oeuvre, en 1964, un plan d’expansion tendant à une implantation systématique sur l’ensemble du territoire avec ouvertures de centres régionaux (Metz et Toulouse pour les premiers) et d’ « antennes » locales assurées par les bureaux de renseignements des grandes gares de province (20 antennes prévues fin 1964). D’autres bureaux sont créés hors les emprises ferroviaires au sein de grandes administrations ou entreprises (à l’exemple en 1963 de ministère des Affaires étrangères et en 1965 de l’ORTF, ou encore de la Société des ciments Lafarge), où dans Paris même par reprise des anciens bureaux de ville de Paris-Capucines en 1966 et de Paris-Champs-Élysées en 1969. En 1976, les BT comptent ainsi 46 points de vente spécifiques : 13 à Paris et dans sa proche banlieue, 32 en province et un à Genève.
Les BT ont pour mission (aux termes d’une convention conclue le 4 décembre 1961 avec la SNCF) de promouvoir les voyages par le train, sans pour autant se fermer aux modes de transport concurrents. Au contact direct de la clientèle, contrairement aux bureaux FTS, ce sont de véritables agences de voyages. Outre des billets de train, avion et bateau, les BT se spécialisent dans la vente de voyages à forfait, tant en France qu’à l’étranger, présentés et détaillés dans des catalogues de vacances illustrés (été et hiver). Ils assurent aussi toutes les prestations requises pour le séjour des groupes d’étrangers à Paris envoyés par ses bureaux FTS et l’organisation espagnole Atesa (12). En 1964, les BT étendent leurs activités à de nouveaux champs : aux entreprises auxquelles ils fournissent les billets, réservations et autres services utiles aux déplacements d’affaires de leurs cadres et dirigeants (seul organisme en France sur ce créneau) (13); aux groupes spéciaux (associations, amicales professionnelles ou autres); à divers services d’appoint (transferts, visites de Paris, réservations de théâtre et autres spectacles, etc.). En 1974, les BT comptent parmi les agences détaillantes françaises les plus importantes avec Havas et la CIWL.
À partir du 18 novembre 1974, les BT commercialisent la formule « Train + Hôtel » (14) qui offre un forfait « tout compris » sous deux formes : à la carte (voyage en 1re ou 2e classe + hébergement en hôtel + petit déjeuner + abonnement Europ- Assistance) ou au séjour (voyage en 1re ou 2e classe + location d’un studio ou d’un gite ou demi-pension/ pension complète pour une semaine dans une résidence ou un hôtel). Les BT sont secondés pour
la distribution de ce nouveau produit par les 2 600 gares ouvertes aux voyageurs, sollicitées à la même date. En 1981, la plus grande partie de la clientèle des hôtels contrôlés par la Sceta provient de la vente des forfaits Train+Hôtel.
1968, Vacances 2000
En octobre 1968, s’appuyant sur le succès d’organismes étrangers spécialisés dans la vente en gros de voyages, séjours et autres prestations touristiques, la Sceta étudie l’opportunité de créer une structure équivalente susceptible de concurrencer les deux seules sociétés du genre en France : l’allemande Touropa et la coopérative d’agences de voyages TourFrance. Créée en novembre, Vacances 2000 a pour actionnaires la Sceta (35 %), les BT (11,5 %), STVR (3,5 %), PLM filiale de la banque Rothschild (32 %) et divers agences de voyages et transporteurs français (17 %). Approchées, Air France et la Transat ont décliné l’offre de participer à l’entreprise. Vacances 2000 se présente comme une agence de voyages grossiste (tour operator) dont les produits, outre une vocation plus particulièrement française et ferroviaire, touchent des pays autres que la France et des moyens de transports autres que le chemin de fer. Tout comme les bureaux FTS à l’étranger, Vacances 2000 écoule ses produits exclusivement par le canal d’agences de voyages détaillantes liées par contrat (y compris les BT), à cette différence près que ceux-ci s’adressent à une clientèle plus fortunée. Pour le logement Vacances 2000 propose ainsi des hôtels de deux à quatre étoiles, des appartements et des studios. Le nombre de chambres retenues dans un même hôtel n’excède pas dix afin d’éviter à leurs occupants l’impression de se trouver en groupe. Quoique « cachée » derrière les BT, Vacances 2000 renforce son image auprès du public par la diffusion de catalogues illustrés (été et hiver) et la mise en marche de trains spéciaux pour la saison des sports d’hiver. Exemple, pour sa première campagne, du 19 décembre 1969 au 5 avril 1970, trente-deux trains Vacances 2000 avec voiturebar et voiture-cinéma ont acheminé des milliers d’amateurs de neige vers les stations alpines. Les clients ont le choix entre des compartiments à six couchettes munies de draps et de rideaux et des wagons-lits triple ou double. Dans chaque voiture, une hôtesse et son assistant veillent à leur confort. Parmi les autres produits phares de Vacances, on peut signaler les week-ends à l’étranger baptisés « Escapades » avec, pour certains, la fourniture d’un petit guide, Périscope 2000, qui recense les curiosités à ne pas manquer, les petits restaurants à la mode, etc.
1977, Frantour SA
En novembre 1976 et mai 1977, la Sceta arrête les modalités visant à regrouper les différentes sociétés qui, sous sa tutelle, participent à la promotion du tourisme ferroviaire. Cette réorganisation prévoit :
- le rachat par la Sceta des participations des BT dans Prexotel et dans Vacances 2000, des sociétés FTS dans Vacances 2000 ;
- l’augmentation de la participation de la Sceta dans les Sato-Paris et Sato-Batignolles ;
- l’apport par la Sceta à la nouvelle entité des titres qu’elle détient dans les sociétés FTS (100 %), dans les BT (75 %), dans Vacances 2000 (54,75 %), dans Sato-Paris (94,10 %) et dans Sato-Batignolles (80 %).
C’est que naît la Société d’investissement pour le tourisme « Frantour SA » (15), issue de la transformation de Prexotel, et dont la Sceta détient 80 % du capital (16). Opérationnelle au 1er juillet 1977, Frantour SA se décline en trois branches principales :
- hôtellerie avec Frantour SA et villégiature avec la Société nouvelle d’exploitation Prexotel ;
- agence de voyages avec les Bureaux de Tourisme
SNCF ;
- tour opérateur avec France Tourisme Service et Vacances 2000. S’y adjoint en 1978 une quatrième branche, la restauration, et en 1991 une direction Frantour Séminaires.
Frantour SA prend le contrôle direct de la gestion des hôtels de Suffren-la-Tour (Sato Paris),
de Berthier-la-Tour et de Brochant-la-Tour(Sato Batignolles), auxquels viennent se greffer
successivement ceux de Château-Landon près de La gare de l’Est en 1981 (SEH Château-Landon), de Paris-Lyon en 1986 (SEH Paris-Lyon), de Marne-la-Vallée en 1990 (SEH Marne-la- Vallée (17). L’augmentation de capital réalisée par Frantour SA en 1991 est dictée en grande partie Par la poursuite du développement de la branche hôtellerie : deux nouveaux établissements sont envisagés en gare du Nord et en gare Montparnasse (à l’horizon 1995). En 1994, Frantour SA lance, en concédant sa marque, la chaîne hôtelière par laquelle elle entend s’implanter au cœur des principales villes desservies en France et en Europe par le TGV avec des hôtels de deux ou trois étoiles de qualité : en fin d’année, douze hôtels ont déjà rejoint la chaîne Frantour (dix-sept en 1998).
Chargée de la gestion des résidences de vacances, la Société nouvelle d’exploitation Prexotel poursuit la politique immobilière inaugurée dans les années 1950 avec l’ouverture en 1976 de la résidence de Najac (Aveyron) et en 1979 de l’hôtel de Chamonix (Haute-Savoie) (18). En 1985, sa restructuration conduit à sa partition en six filiales – SEH Boulouris, SEH Saint-Aygulf, SEH Marina Viva, SEH Maxima 2000, SEH Najac et SATO Chamonix – et à son absorption par Frantour SA. D’autres établissements à connotation touristique entrent dans le giron de Frantour SA : hôtel Victoria (Beaulieu-sur-Mer, Alpes-Maritimes) et hôtel Ververonda (Grèce, Société des hôtels du soleil) en 1988, hôtels des Trois-Ilets (Martinique)
et du Golf (la Grande-Motte, Hérault) en 1991, hôtel Erétria (Grèce) en 1992, hôtel Ariane (les Deux-Alpes, Isère) en 1996.
Les Bureaux de Tourisme SNCF sont rebaptisés Compagnie de tourisme Frantour en 1987 pour rompre avec leur connotation ferroviaire (beaucoup de clients les assimilent à des bureaux de renseignements SNCF), puis Frantour Tourisme en 1994. La Compagnie de tourisme Frantour transfère en 1989 son activité tourisme de groupes à la nouvelle société Tourisme SNCF, liquidée en 1998 pour cause de résultats insuffisants.
Pour développer le nombre des points de vente susceptibles de diffuser les produits de la Compagnie de tourisme Frantour, Frantour SA prend des participations dans des sociétés de voyages et de tourisme disposant d’un réseau d’agences ayant pignon sur rue apte à répondre à ses attentes. Elle prend pied ainsi, en 1989, dans Sud-Ouest Voyage, émanation du journal Sud-Ouest (participation de 34 % portée à 80 % en 1996 et 98 % en 1997) et, en 1991, dans L’Est-Voyages, détenue par l’Est Républicain (participation de 45 %). Les trois partenaires disposent ensemble de 120 points de vente.
Vacances 2000 devient Frantour Voyages en 1981 (reprise des trois marques Vacances 2000, Plein Soleil et Brittours). Elle s’associe en 1988 à Voyage Conseil (filiale à 100 % de Crédit Agricole) afin de dynamiser son réseau de distribution et de bénéficier des prestations avions et autocars de son nouvel allié. En 1989, pour faire face au risque d’invasion dans l’Hexagone des principaux acteurs anglais et allemands du tourisme, elle se rapproche (participations croisées minoritaires) de Fram, tour opérateur toulousain, et de Sotair, filiale d’Air France, afin de faire jouer des synergies et de développer des activités
complémentaires : création d’une filiale commune (Sofratour) avec antennes à l’étranger (Espagne, Grande-Bretagne), catalogues communs (produits « montagne » et « courts séjours » en Europe).
France Tourisme Service devient Frantour Europe en 1989.
Dès 1978, Frantour devient gestionnaire de plusieurs buffets de gare à Paris et en province, et un spécialiste de la restauration rapide. Elle fait ses premières armes avec le restaurant Paris Luce, société de restauration exploitant un établissement de 500 places : situé boulevard de Clichy, il est le complément des hôtels Berthier et Brochant. Suivent la gestion des buffets et des restaurants des gares de Paris-Nord (Sato Paris-Nord) et de Paris-Est (Sato Buffet Est), des buffet des gares de Lyon-Part-Dieu et de Lyon-Perrache, du buffet de la gare de Belfort. En 1983, elle est retenue pour l’exploitation du buffet de la nouvelle gare de Lyon-Part-Dieu et en 1988 pour celle du buffet de Paris-Saint-Lazare. En 1991, elle entre à hauteur de 40 % dans le capital de la SA Le Train Bleu, concessionnaire du buffet de la gare de Paris-Lyon (création dans la foulée d’une société Train Bleu Diffusion, propriétaire de la marque « Train Bleu » dont Frantour SA détient 67 % du capital) : le nouveau restaurant est inauguré en octobre 1992 après rénovation. En 1993, elle reprend le buffet de Lille et, en 1994, obtient la concession des buffets des gares nouvelles TGV de Massy, Chessy-Marnela- Vallée et Roissy, ainsi que celui de Bordeaux- Saint-Jean. Sa tentative. Selon Les Échos, le secteur restauration de Frantour représente 40 % de la restauration totale des gares SNCF en 1995. Son offre « terminale » s’articule autour d’une restauration type traditionnelle (brasseries « L’Alizé ») et type bar/vente à emporter (enseignes « Pains à la ligne », « Grignotin », « Ligne Directe », « Côté Café », « Pizza Pasta », « O’Gorman »).
En mars 1993, Frantour SA regroupe sous une seule entité l’ensemble de ses activités de tour operating en France. Cela se traduit par la transformation de Frantour Voyages en société anonyme, Frantour TO, à laquelle il est fait apport de Frantour Tourisme et de son produit phare Train + Hôtel, de Tourisme SNCF, de Frantour Séminaires et des Voyages Terrien (circuits haut de gamme longs courriers ou à base de transport par autocar) (19). Ce regroupement des forces, jusqu’alors dispersées, devait permettre à Frantour, dont plus de la moitié de la clientèle était, pour des raisons historiques, constituée par des étrangers, de prospecter de façon plus agressive la clientèle française (20). Une des premières conséquences de l’opération est d’étendre à l’ensemble des agences de voyages la vente des forfaits Train + Hôtel, réservée jusqu’alors agences du réseau Frantour et à aux gares SNCF. Le produit Train + Hôtel représente 75 % du chiffre d’affaires de Frantour TO en 1997.
Après la création de Frantour TO, Frantour SA poursuit son objectif de spécialisation et de développement de ses activités par métier par la réorganisation, en juillet 1993, de son organigramme. Les deux grands pôles d’activité du groupe sont confiés à deux directeurs généraux adjoints : l’un se consacre à l’hôtellerie et la restauration, l’autre prend en charge le tour operating et la distribution.
Pour plus de commodité, on oppose bientôt les TO France (Frantour TO) aux TO Europe (depuis 1994 filiales européennes de Frantour, pour la plupart héritières immédiates des FTS (21)).
1999, Accor prend le relai
La rumeur, propagée fin 1994, d’un démantèlement de la Sceta fait craindre la mise en vente prochaine des activités de Frantour. La nomination à la tête du groupe, en octobre 1995, de Jacques Berducou, ancien directeur de Grandes Lignes, redonne espoir : « Je ne suis pas là pour trouver des acheteurs pour Frantour. Je suis là pour développer la société. » Malheureusement, malmené par les difficultés économiques et les mouvements revendicatifs cheminots, le groupe plonge dans le déficit. Son optimisme disparu – « Frantour ne durera pas s’il ne gagne pas d’argent » (janvier 1997) –, Berducou est remplacé par Olivier Marembaud, dont l’arrivée, en novembre 1997, coïncide avec un retour à l’équilibre des comptes. Trop tard cependant pour échapper au couperet : entamant son recentrage sur son rôle de transporteur, le 15 septembre 1998 la SNCF présente en comité central d’entreprise son projet d’ouverture du capital de Frantour SA (contrôlée à 64,74 % par CTT Sceta (22)). Deux scénarios sont envisagés : soit trouver un partenaire unique à qui adosser le groupe, soit organiser sa vente autour des deux pôles principaux de Frantour, le tourisme (hôtellerie, tour operating et agences) et la restauration. Le 23 septembre, le groupe Accor confirme son intérêt pour le rachat des activités touristiques (32 établissements, dont 13 en pleine propriété, 86 agences (23), 7 sociétés de tour opérateurs). Parallèlement, la société Autogrill (chaîne de restauration italienne détenue à 57 % par Edizioni, le holding de la famille Benetton), qui est déjà bien présent en France avec près de 40 % de la restauration rapide sur autoroute, prend une option sur la partie restauration (53 points de vente répartis dans 14 gares). Autogrill est le premier à signer en décembre 1998, suivi par Accor en février 1999 (acquisition autorisée par décret du 11 mars 1999). Une convention précise cependant que la SNCF continuera à commercialiser son produit Train + Hôtel de concert avec Accor qui, en retour, proposera des réductions à l’ensemble de la clientèle SNCF.
(1)- Née en 1942, la Société de contrôle et d’exploitation des transports auxiliaires (Sceta), devenue en 1989 la Compagnie de transport et de tourisme Sceta (CTT Sceta), cède la place le 6 janvier 1999 à SNCF Participations.
(2)- Par rachat d’une petite structure (French Travel Service) déjà en place. Ce bureau est fermé dès 1952 faute de rentabilité.
(3)- Pour des raisons juridiques, ces deux entités sont rattachées aux Bureaux de Tourisme SNCF.
(4)- À l’exception du bureau de Madrid sont 10 % du capital sont rétrocédés à la Renfe en 1974.
(5)- En 1964, la Sceta réfléchit à l’opportunité de créer un organisme qui aurait pour mission la création de clubs de voile, de ski nautique et de pêche sous-marine.
(6)- Porté de 206 à 326 chambres en 1973.
(7)- Rebaptisé par la suite Maxima 2000.
(8)- Saut de puce suspendu temporairement en 1964-1965 et toujours signalé en 1974.
(9)- Le reste du capital est réparti entre la Société de gestion de valeurs immobilières (filiale de la Compagnie financière de l’union européenne) pour 12 %, la Société normande de gestion et d’investissement (filiale de la Banque de Suez et de l’Union des mines) pour 10 %, la CIWL pour 10 %, la Société financière pour les industries de tourisme pour 7 %, divers autres porteurs pour 5 %.
(10)- Outre les deux hôtels, le complexe comprend : au rezde- chaussée, un entrepôt embranché de 4 850 m2 qui a pour premier client les NMPP ; au sous-sol, un atelier-garage de 4 400 m2 occupé par Calberson.
(11)- Part rachetée par la Sceta en 1974.
(12)- Prestation reprise par Vacances 2000 en 1973.
(13)- Ainsi, en septembre 1975, un train spécial Laval-Rotterdam composé de huit voitures-couchettes BC9 et d’une voiture bardancing sonorisée est mis en marche à la demande du comité d’entreprise du Crédit agricole de la Mayenne pour 400 de ses employés intéressés par le forfait « Découverte de la Hollande ».
(14)- Initialement commercialisée sous l’appellation « Paris à la carte », la formule se limite jusqu’en avril 1975 à un seul produit, un séjour de 1 à 4 nuitées assuré par l’hôtel Suffrenla- Tour. En 1975, outre les hôtels Berthier et Brochant, sont proposés des établissements privés à l’étranger, notamment à Londres et à Amsterdam
(15)- À l’origine une SA à conseil de surveillance et directoire, transformée en SA classique en 1980.
(16)- La part de la Sceta est volontairement réduite au gré d’augmentations de capital. Elle n’est plus en 1987 que de 54,43 %, le solde étant réparti entre de grandes banques (BNP, Société Générale, Banque de l’Union européenne, Groupe Suez).
(17)- Frantour SA reprend également la gestion de l’hôtel terminus de Lyon-Perrache de 1984 à 1986.
(18)- La résidence de Najac sera cédée en 1990 et l’hôtel de Chamonix agrandi la même année.
(19)- Filiale tour opérateur de Cariane (filiale de la Sceta) rétrocédée à Frantour SA en 1992.
(20)- En 1997, Frantour TO s’enrichit d’une nouvelle filiale, Frantour Services, qui propose des excursions et des spectacles sur Paris et sa région. Elle répond à une demande de Rail Europe Group, filiale de Grandes Lignes Internationales, afin d’élargir son offre sur le marché américain.
(21)- Frantour Amsterdam, Frantour Bruxelles, Frantour Francfort, Frantour UK, Frantour Madrid, Frantour Suisse (Genève), Frantour Italie (Milan) abandonnée en décembre 1993.
(22)- Sceta 64,74 %, SFA (BNP) 7,35 %, Centenaire Blanzy 10,18 %, Fiord (Union européenne du CIC) 10,07, Fram 4,69 %, autres 2,95 %.
(23)- L’Est Républicain diffère la vente à Accor de sa filiale L’Est Voyages jusqu’en 2001.
En marge des JO de Londres de 1908
À la veille de l’ouverture, le 27 juillet prochain, des Jeux olympiques d’été de Londres, nous ne résistons pas à l’envie de reproduire quelques passages de l’avant-propos d’une brochure éditée par l’agence de voyages Th. Cook & Fils à l’occasion des JO de 1908, également célébrés à Londres dans le cadre de l’exposition franco-britannique célébrant l’Entente cordiale.
« Dans le cas où il y aurait besoin de donner une nouvelle impulsion à l’entente cordiale qui existe actuellement entre la France et le Royaume-Uni, on la trouverait assurément dans l’Exposition franco-britannique des Sciences, des Arts et des Industries, qui sera inaugurée le 1er mai 1908, à Shepherd’s Bush, à Londres. Sa Majesté le roi Edouard VII a lui-même exprimé le voeu « qu’elle soit le moyen d’affermir l’amitié qui, heureusement, existe entre les deux pays ».
L’emplacement de l’Exposition occupera en tout plus de 56 hectares […] Il n’y aura pas moins de cinq lignes de chemins de fer donnant accès à l’Exposition.
[…] On a proposé « L’Entente » comme nom populaire pour cette imposante manifestation. Elle comprend presque toutes les branches des sciences et des arts […]. Tout l’espace disponible sera partagé également entre les objets de provenance française et ceux d’origine britannique.
Les voyageurs s’intéresseront surtout à la section du transport, à laquelle coopèrent très activement les grandes Compagnies de chemins de fer et de navigation. On pourra y étudier l’évolution des chemins de fer, depuis la première locomotive construite par Georges Stephenson jusqu’aux machines colossales de nos jours. On y verra des voitures et des automobiles de toutes sortes permettant de suivre leurs progrès jusqu’à la perfection atteinte de nos jours. Il y aura aussi une section consacrée à la Navigation aérienne. Une grande affluence de visiteurs se produira au mois de juillet à l’inauguration des Jeux olympiques, qui reviennent maintenant tous les quatre ans. Ces jeux antiques, augmentés de concours de bicyclettes et autres sports modernes, auront lieu dans un stade spécialement construit, à proximité de l’Exposition, et disposé pour contenir au moins 88 000 assistants. […] Le grand axe de l’arène sera de 700 pieds (228 mètres) et le petit axe de 300 pieds (91 mètres). Tout autour il y aura deux pistes, dont celle contiguë à l’arène est destinée aux courses à pied, et celle à l’extérieur aux courses de bicyclettes, etc. En dedans de l’arène on a aménagé une immense piscine, longue de 328 pieds (100 mètres) et large de 50 pieds (15 mètres).
Dans cette arène auront lieu des sports sur une échelle telle qu’on n’en a jamais vu auparavant en Angleterre et — chose intéressante et significative à la fois — le système métrique sera adopté pour mesurer toutes les distances. Ajoutons que plus de vingt-deux nationalités seront représentées à ce “meeting” […]. »
L’agence Th. Cook & Fils, convaincue du fait « que la réunion de toutes ces attractions va amener un grand mouvement de voyageurs entre la France et l’Angleterre », a pris les mesures nécessaires pour proposer, dans ses bureaux de la place de l’Opéra et sa succursale de la rue de Rivoli, trois sortes de prestations : des billets individuels, des excursions accompagnées et des voyages particuliers à forfait. Il est précisé que, dans tous les cas, les voyageurs qui opteront pour leurs services « éviteront les longues stations aux guichets des gares » et seront assurés de pouvoir bénéficier, au départ et à l’arrivée de tous les trains de Londres, d’interprètes en uniforme qui « se mettront à leur disposition, soit pour les aider dans l’enregistrement de leurs bagages ou la visite de la douane, soit pour leur donner les renseignements toujours si précieux dans un pays étranger ». Les excursions accompagnées seront placées sous la conduite de « Conducteurs-Courriers » bilingues qui accompagneront les voyageurs depuis le départ de Paris jusqu’au retour et leur feront visiter la Ville et l’Exposition. « Tous les arrangements seront sous la surveillance de ces Conducteurs afin d’éviter à nos clients tout souci et toute anxiété. » Contrairement aux interprètes œuvrant en gare, ces derniers « ne portent jamais d’uniforme ». Les voyages particuliers à forfait s’adressent aux personnes préférant voyager seules, avec itinéraires et séjours à leur gré, tout en bénéficiant de tous les « arrangements » offerts par l’agence.
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