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Retour en images sur le colloque : "Le rail de ville et le rail des champs" à Cerisy-la-salle

Dernière mise à jour : 29 oct.

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Le Château de Cerisy-la-Salle où se situe le Centre Culturel International de Cerisy. Toutes les photos ont été réalisées, sauf mention contraire, par Romain Sanchez, Rails & histoire.



Du 8 au 14 septembre a eu lieu le colloque Le rail de ville et le rail des champs : attachement populaire, ambivalences contemporaines, urgence écologique au Centre Culturel International de Cerisy la Salle (CCIC).


Arrivée des participants en gare de Coutances puis au château de Cerisy.



Cet événement s’est inscrit dans une longue tradition du CCIC qui, depuis plusieurs décennies, consacre une part importante de ses activités à la mise en débat des grandes questions touchant à l’urbanisme et aux transports. Fidèle à cet esprit, cette rencontre a cherché à renouveler la réflexion collective sur le rail, envisagé non seulement comme mode de transport mais également comme fait de société.


Présentation de Cerisy par Edith Heurgon, directrice du CCIC, et du colloque par ses trois directeurs. De gauche à droite : Arnaud Passalacqua, Cécile Hochard, Edith Heurgon et Francis Beaucire.


L’approche s'est caractérisée par une forte orientation historique, permettant d’inscrire les débats dans la longue durée, depuis les origines du chemin de fer au XIXe siècle jusqu’aux enjeux contemporains liés à la transition écologique. Cette perspective a été enrichie par de nombreuses contributions issues d’autres disciplines - urbanisme, architecture, économie, ingénierie, politiques publiques et sciences politiques, sociologie, géographie - ainsi que par des témoignages d’acteurs de terrain : agents SNCF, élus locaux, associations, tous praticiens du transport ferroviaire.



De gauche à droite : Cécile Hochard, Francis Beaucire et Arnaud Passalacqua, Francis Beaucire, Martine Bartolomeï et Nancy Girard, Francis Beaucire, Margaux Walck, Patricia Rochès et Yohann Milan.



Le colloque a pris comme point de départ l’attachement populaire dont jouit le rail sous toutes ses formes, du tramway au TGV, pour explorer ensuite les rationalités et imaginaires à l’œuvre dans les décisions politiques, dans un domaine porteur d'enjeux climatiques et plus largement écologiques. Ces multiples formes de liens ont été analysées non seulement à travers le prisme de nos réactions affectives envers les trains, mais aussi comme autant d'indicateurs d’une demande sociale pour des mobilités plus justes et plus durables.



Un colloque à Cerisy dépasse largement la simple succession d'interventions. Sa force réside dans la richesse de ses moments informels, durant lesquels les débats se prolongent. Photo de gauche : exposition de Georges Ribeill sur la publicité ferroviaire. Photo de droite : le dîner dans la grande salle à manger du château !



Ainsi, les différentes formes de l’attachement aux chemins de fer ont été interrogées, depuis les maquettes de trains miniatures jusqu'aux véritables trains touristiques, comme le Train Touristique du Cotentin. Ce lien se manifeste également à travers le patrimoine bâti et la pratique du train comme alternative à l’automobile ou à l’avion dans une perspective de sobriété écologique.



Le mercredi 10 septembre, session d'archéologie ferroviaire avec Véronique Veston dans le train touristique du Cotentin, de Barneville–Carteret jusqu'à Portbail. Plusieurs conférences ont ensuite été données par Paul Smith, Christian Chevandier, Philippe Ventéjol et Arthur Emile à Portbail (carrousel de photos à faire défiler).



Le lendemain, les intervenants ont présenté les différents visages du ferroviaire, investissant certains territoires plutôt que d’autres et répondant parfois de manière inégale aux attentes de certains groupes sociaux. En effet, dans un pays marqué par des tensions entre les centres urbains, le périurbain, les bourgs et la campagne, chacun s'est posé la question du rôle du train comme possible facteur de cohésion du pays. L'urgence écologique n'a pas été oubliée : elle a été étudiée à travers une comparaison du rail et des autres modes de transport, parfois complémentaires, parfois concurrents.



De gauche à droite : table ronde "Entre tram-train, RER métropolitain et car express, l’invention d’un transport collectif périurbain passe-t-elle par le ferroviaire ?" avec Pierre Helwig, Marie Hue et Philippe Ventéjol ; table ronde "Petites lignes et vitalité des espaces moins denses" avec Pierre-Henri Emangard, Margaux Walck et Noé Reynaud ; et intervention de Laurent Coudroy de Lille "La gare, lieu de mémoire".


De gauche à droite : "Gares et quartiers de gare", table ronde animée par Cécile Hochard avec Alexandrina Striffling, Stéphanie Sauget et Adrien Duval ; intervention de Nathalie Roseau "Le ferroviaire, entre attachement et urgence écologique" et table ronde animée par Etienne Faugier "L’innovation ne passerait-elle pas par un décloisonnement modal ?" avec Mariane Thébert, Laurent Eisenman et Mathieu Rabaud.



La suite des interventions a été consacrée à la diversité des composantes de ce système ferroviaire : gares, haltes, infrastructures à travers des points de vue architecturaux, urbanistiques et de design. Cette exploration du réseau dans sa globalité a naturellement conduit à s'interroger sur le transport de marchandises, qui reste un élément clé de la logistique bas carbone encore sous-exploité en France.


Ces considérations sur les usages du rail ont ensuite ouvert le débat sur les enjeux économiques et sociaux liés à son accès. La question du prix et des tarifs a ainsi suscité de riches échanges sur l’accessibilité du train et sur le délicat équilibre à trouver entre son financement, son utilité sociale et les enjeux écologiques.



De gauche à droite : Anne Jarrigeon, Nils Le Bot, Pierre-Emmanuel Bécherand et Yo Kaminagai dans la table ronde "Design et mise en spectacle du rail urbain" ; Patricia Perennes et Philippe Poinsot pour l'intervention "Peut-on réconcilier les Françaises et les Français avec le train par le tarif ?" ; Pierre Zembri et Louis Baldasseroni pour l'intervention "Territorialisations du fret ferroviaire : potentialités économiques et nuisances écologiques"



Les ressorts des décisions politiques en matière ferroviaire ont également été explorés. Souvent formulés dans des discours d’attachement, ceux-ci apparaissent largement dominés par des mythes et autres prophéties, comme par exemple l’abandon progressif d’une petite ligne venant justifier sa fermeture quelques années plus tard. On peut s’interroger alors sur la manière dont les représentations du rail influencent les choix politiques, souvent en décalage avec les objectifs climatiques affichés.



De gauche à droite : "La ligne Epinal - Saint-Dié et le tunnel de Vanémont" par Luc Picot, "Le Grand Paris Express" par Arnaud Passalacqua et Vincent Tournié, "Regards croisés entre le XXIe siècle et le XIXe siècle sur le chemin de fer en Normandie" par Léa Haloupeau, et "Contrepoint - Un autre attachement mis au défi social et écologique : l'automobile" par Mathieu Flonneau.



La dimension sensible de l’attachement au rail a été approfondie au cours des soirées, en particulier à l'occasion d'un cabinet de curiosités ferroviaires. Chacun a partagé sa relation personnelle avec ce système de transport si singulier et solidement ancré dans notre mémoire collective à travers plusieurs objets symboliques apportés pour l'occasion à Cerisy.



De gauche à droite : Paul Smith explore (en musique !) la présence du train dans l'œuvre musicale de Bob Dylan ; Sylvère Aït Amour présente le film "On a volé un tram" (Luis Buñuel, 1953) ; le "Cabinet de curiosités ferroviaires".



Pour conclure le colloque, les doctorantes et doctorants (pour la plupart soutenus par Rails & histoire grâce aux bourses d'études universitaires) ont présenté leur rapport d'étonnement, mettant ainsi en lumière les moments phares et les thématiques clés de la semaine, ainsi que l'importance de la transmission intergénérationnelle des savoirs et des expériences.



Clôture du colloque avec le journaliste Jean Lebrun, en qualité de vigie et de modérateur.
Clôture du colloque avec le journaliste Jean Lebrun, en qualité de vigie et de modérateur.

Ce moment de partage a apporté une note intime et collective, rappelant combien le rail reste une clé de lecture et d’action indispensable pour penser la transition écologique, l’équilibre des territoires, l’innovation dans les mobilités de demain, en ville comme ailleurs, et combien le ferroviaire demeure un objet d'attachement populaire central dans nos modes de déplacement.


Rails & histoire remercie l'ensemble des équipes du Centre Culturel International de Cerisy, Edith Heurgon en tête, ainsi que tous les intervenants et auditeurs, sous la bienveillante vigie de Jean Lebrun (dit "Vigirail" !). Nos remerciements s'adressent également à toutes les personnes présentes pour l’énergie, la qualité et la profondeur des échanges tout au long des présentations et des tables rondes.


Echanges lors du colloque (panorama à faire défiler).


Ce colloque, préparé depuis plus d'un an par Rails & histoire, a été financé principalement par l'association, avec le soutien de P2M (Passé-Présent-Mobilité) et du Lab'Urba. La réussite de cet événement tient à la richesse collective de ces regards croisés.


La photo de groupe des intervenants et participants au colloque (image : Archives Pontigny-Cerisy)
La photo de groupe des intervenants et participants au colloque (image : Archives Pontigny-Cerisy)

Plusieurs vidéos (entretien avec les intervenants, synthèse du colloque...) seront prochainement mises en ligne, pour prolonger les réflexions engagées lors du colloque.


Nous communiquerons quand ces vidéos seront mises en ligne - restez à l'affût !

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